Les nouvelles orientations du MRJC
Un nouveau rapport d'orientations
Le 3 juillet 2022, le MRJC vivait une Assemblée Générale Nationale des Orientations (AGNO). C’est un évènement exceptionnel qui revient tous les 7 ans pendant lequel un nouveau rapport d’orientations est collectivement adopté. Ce moment fort est le symbole d’un travail continu du MRJC pour actualiser son projet associatif : une construction de 3 années a précédé l’AGNO et la mise-en-œuvre durera des années ensuite. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les grandes lignes de ce nouveau rapport d’orientation.
Il faut déjà avoir en tête que le rapport d’orientation se structure en quatre grandes parties :
- Les fondements du MRJC : sur quelles bases s’ancre la parole du MRJC ?
- Le projet politique : quel regard porte le MRJC sur ce qui l’entoure et quelles sont ses propositions pour le monde autour de lui ?
- Le modèle organisationnel : quelle structuration de l’action du MRJC permet de faire vivre le projet qu’il porte pour le monde ?
- La stratégie économique : quel développement économique fait le lien entre le contexte sociétal, le projet du mouvement et ses besoins ?
Fondements
Les fondements viennent des décennies qui nous précèdent, et sont exprimés avec les mots des militant.es actuel.les du Mouvement. Cette démarche de réécriture est une démarche d’exploration et d’appropriation. Le MRJC est venu réaffirmer le point de gravité central, horizon de toute action qu’il mène : la dignité humaine.
Projet politique
Les orientations de 2022 affirment en particulier un sujet qui a longtemps été implicite au MRJC : placer l’écologie au centre de notre action. Il s’agit d’une écologie qui se retrouve dans l’écologie intégrale et qui ne se restreint pas à une dimension, mais défend l’interconnexion entre toutes. Cette écologie est un prisme que nous prenons pour penser notre rapport au monde, notre rapport à l’autre et notre rapport à soi. A travers ces grandes notions, nous exprimons des idées d’interdépendances, de respect entre les êtres vivants, d’agriculture paysanne, de développement de sa spiritualité, de lutte contre les discriminations…
Nous croyons en la nécessité d’organisation de la société pour déployer ce projet écologique. Elle passe par une recherche de la démocratie à tous les niveaux, respectant le principe de subsidiarité et permettant au plus grand nombre de prendre part et de s’y engager, tout en reconnaissant le rôle de représentants. Les échelons géographiques, mais aussi institutionnels, sont complémentaires. Loin de les opposer, nous voulons travailler à ce qu’ils avancent ensemble. En particulier, d’où nous parlons, nous ne pouvons faire l’impasse sur les territoires ruraux dont nous rêvons : des lieux de vie diversifiés où il fait bon vivre, travailler, décider et s’engager.
Dernier pilier du projet du MRJC : développer le pouvoir d’agir. Dans une visée d’émancipation et de transformation sociale, nous prônons l’animation pour permettre à chacun.e de se construire, de tisser des liens collectifs, s’engager, développer sa capacité d’agir. C’est un chemin de liberté.
Modèle organisationnel
En plus de renforcer les « portes d’entrées » déjà existantes dans le Mouvement (équipes, séjours, BAFA-D, volontariats en service civique), de nouveaux moyens de mobilisation ancrés sur les territoires seront expérimentés dans les 7 prochaines années. Le MRJC souhaite continuer à porter les projets actuels de Fabriques du Monde Rural et à renforcer son ancrage local grâce à sa présence dans des lieux structurants de moindre ampleur et portés en partenariats.
Le deuxième point fort du modèle organisationnel est le « faire mouvement » à travers la démocratie et la formation. Le calendrier démocratique national est allégé pour renforcer la formation : il n’y aura plus qu’une seule AG nationale annuelle, incarnée par le Congrès fin juin/début juillet. La formation des bénévoles sera renforcée, et la responsabilité de l’échelon départemental dans la formation des militants a été affirmée et par l’arrivée d’un nouveau temps fort de formation nationale : l’assemblée des sections.
« Prendre soin, et vivre des engagement sereins » est une volonté affirmée. Elle s’incarne dans une volonté de ne pas reproduire les systèmes de domination présent dans la société au sein du MRJC. Elle compte sur l’appui du réseau d’allié.e.s et d’ami.e.s du MRJC et des EAD. Cette affirmation implique aussi le lancement d’un travail sur l’évolution structurelle des conditions de travail de la permanence locale, pour répondre aux difficultés rencontrées. Enfin, le MRJC souhaite mieux valoriser des parcours d’engagement diversifiés notamment les parcours d’engagement marqués par l’animation et la formation.
Stratégie économique
La première évolution majeure est l’apparition des référent·e·s techniques, postes techniques déployés localement à partir de 2023. Dans un monde associatif aux financements qui se complexifient et qui se technicisent, nous avons jugé bon de mettre en place des postes salariés sur des missions spécifiques de valorisation. Ces postes, en plus d’apporter de la compétence et donc de maximiser les chances d’obtenir des subventions, vont également soulager les postes de permanent·e·s locaux·ales qui passeront plus de temps d’animation sur leur territoire.
La deuxième évolution est la nouvelle génération de Fabriques du Monde Rural. Plus petites, plus co-portées, elles devraient permettre de gagner en simplicité et donc d’augmenter en quantité.
La troisième évolution majeure est la question de la valorisation financière de la tête de réseau. Les fonctions qu’elle regroupent doivent être valoriser financièrement, car elles ont de la valeur. La question de la formation, les locaux, le centre d’hébergement … sont autant d’éléments qui peuvent être des ressources financières.
Enfin, comme précisé, le rapport d’Orientation a aussi été l’occasion de réaffirmer un certain nombre de points qui fondent notre « identité socio-économique », comme le fait d’être une seule et même association, la solidarité de mouvement, le modèle du Trépied qui assure une diversité de sources de financements, la place centrale du bénévolat, la nécessité du salariat au MRJC… Une belle occasion de repartir sur des bases communes et saines pour les 7 prochaines années.