Diagnostic de territoire 2019
Sous le soleil normand, et malgré les aléas du voyage, 20 jeunes salarié.e.s du MRJC se sont retrouvé.e.s ce matin pour une semaine de formation à Vitot, dans l’Eure, en Normandie. Le but est de comprendre les bases du diagnostic de territoire. Ces jeunes sont des animateur.rice.s issu.e.s des différents territoires.
Jour 4 et 5 : restitution et conférence gesticulée
Pour faire suite à trois jours de rencontres d’acteurs.trices du territoire, nous avons mis nos constats en commun pour préparer une restitution à destination des habitant.e.s du territoire. Un temps d’observation suivi de la préparation de cette restitution publique nous a permis d’analyser et de mettre en forme nos constats tout au long de la semaine.
Une restitution publique qui a rassemblé 50 personnes à la Récréation, bar culturel au Neubourg, qui s’est déroulée à merveille. En effet, que ce soit par écrit ou par oral tous les permanent.e.s ont éclairci les potentialités du territoire. A la suite d’échanges avec les habitant.e.s du territoire, Aline Coutarel nous a présenté sa vision de l’engagement des jeunes en milieu rural à travers une superbe conférence gesticulée.
Les jeunes du MRJC de l’Eure n’ont plus qu’à se saisir de ces constats pour s’engager sur le territoire et proposer de nouvelles actions ! Un compte-rendu complet du diagnostic sera disponible bientôt.
Clotilde, Martin, Adrien, Onür
Jour 3 - A la recherche de la jeunesse perdue
Où sont les jeunes ? Nous avons posé la question à une barwoman du Neubourg : « A l’autre bar l’Acoustica, en face du lycée ». En passant devant, le lendemain matin, nous jetons un rapide coup d’oeil à l’intérieur. Résultat : quatre vieux au comptoir. Mais alors, où se retrouvent les jeunes du Neubourg ?
Lors d’une rencontre, une dame de la paroisse, la soixantaine, ne parvient pas à nous aiguiller sur la question. Ces enfants sont partis depuis longtemps. Ici, ils ont pu retrouver leurs amis lors de leurs activités sportives. Ca, les activités sportives, on a vite compris que c’était un point fort de la commune. « Je fais 10 000 km par an pour amener mon enfant aux activités » affirme un autre parent. Comme quoi, le sport, ça fédère, mais il faut quand même une voiture.
A la mairie, on nous dit que certains lycéens vont au ciné, le mercredi après-midi. C’est bien beau, mais est-ce qu’on se rencontre vraiment autour d’un film ?
A l’office de tourisme et au point d’animation jeunesse, on nous a répondu : « Direct derrière, là, et au city stade ». On avait enfin identifié un lieu informel de rencontre.
Nous n’avions toujours pas eu l’avis de jeunes. A la sortie du lycée agricole, on nous dit : « Au Neubourg ? Y’a rien à faire ! Faut aller à Evreux pour trouver de la vie ». Pas vraiment satisfaites de cette réponse, on essaie de creuser un peu. « Est ce que vous allez dans des bars, où est-ce que vous vous retrouvez ? » « Nulle part, y’a rien à faire. On fait l’aller-retour en bus le mercredi à Rouen, et on revient à l’internat ».
De retour au gîte, on interroge deux autres jeunes du territoire, militantes du MRJC. Elles nous racontent que les jeunes restent souvent chez eux, que c’est difficile de rencontrer du monde.
Est-ce que ça veut dire qu’il n’y a pas de lieux de rencontre fédérateur sur le territoire du Neubourg ? Est-ce que les jeunes préfèrent se retrouver en ville ? Et en même temps, peut-on même leur reprocher cela, de vouloir découvrir un autre territoire, avec une vie bouillonante d’activités ?
Par contre, s’il n’y a pas de lieu pour se retrouver, ça veut aussi dire qu’on ne pas se rencontrer, se mélanger ?
Nous au MRJC, on en est persuadé : le mélange, c’est une nécessité, et c’est là qu’on a tout un rôle à jouer !
Pauline, Elise, Lucie et Noémie.
Jour 2 - « Nous sommes tou.te.s porteur.ses d'un savoir à partager ! »
Ou comment nous avons appris que la transmission horizontale des savoirs ce n’est pas apprendre des choses allongé.e.s dans un canapé (quoique) mais apprendre les un.e.s des autres !
Ce matin c’est Hélène, une des stagiaires qui a ouvert la journée avec un partage de savoirs. Elle a présenté une typologie des espaces ruraux acquis dans son parcours d’étudiante en géographie, c’est ça aussi la co-formation ! Se servir des compétences internes au groupe pour avancer tou.te.s ensemble. On a ensuite fait un arpentage, une méthode d’éducation populaire qui consiste à se partager la compréhension d’un texte par la division de sa lecture. C’est la thèse de Mélanie Gambino sur les jeunes ruraux qui a servi de support à cet exercice. Ça nous a permis de comprendre qu’on peut être issu du même territoire mais ne pas en avoir la même perception selon son âge, son vécu, son parcours, ses rencontres, etc…
Cet après-midi, notre groupe qui travaille autour de l’agriculture sur le territoire du Neubourg a rencontré deux agriculteurs pour échanger sur la perception de cette activité et la problématique de la transmission. Bio/conventionnel, paysan/agriculteur, d’ailleurs/d’ici… mais tous deux investis, engagés sur leur territoire et pour leur profession. Ça nous a RE-permis de comprendre qu’on peut être issu du même territoire mais ne pas en avoir la même perception…
Echanger, débattre, discuter, partager sans maîtres ni élèves, être autonomes, autodidactes, apprendre par soi-même et grâce aux autres, telles sont les valeurs et la réalité de la formation au MRJC !
Lucy, Blandine, Léonore et Hélène
Jour 1 - La formation des permanents du MRJC : le diagnostic de territoire
Tout au long de leur salariat, les permanent.e.s du Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne (MRJC) sont amené.e.s à se former à l’utilisation d’outils pour améliorer leurs compétences. Et cette semaine, c’est la question du diagnostic de territoire… A travers quelques statistiques, mais surtout avec les témoignages d’acteur.rice.s locaux, des jeunes du Neubourg, et des habitant.e.s, ils.elles vont proposer leurs analyses pour défricher les besoins des jeunes du territoire autour de quatre thématiques : agriculture ; économie/travail ; les liens sociaux ; et la Santé/mixité. En gros, il y a du taff.
Pour aujourd’hui, après les retrouvailles, ce sont les premières données froides qui ont été jetées en pâture à ces salarié.e.s du mouvement : limites géographiques et démographiques (4500 habitants), catégories socio-professionnelles et activités proposées à la jeunesse. Beaucoup d’informations qui serviront à aiguiller les questions des entretiens avec les autochtones : des élu.e.s, des agriculteur.rice.s, des travailleur.euse.s sociaux ou de la santé, et bien sûr, les jeunes de la ville. Les différents entretiens vont venir donner de l’eau au moulin des 20 cervelles présentes.
Pour finir cette semaine en beauté, une restitution publique est prévue jeudi soir à 20h30 à la Récréation, espace de restauration et d’épicerie alternatif et local du Neubourg. Si vous ne pouvez pas être présent, rassurez-vous, vous pourrez suivre les aventures du groupe tous les jours à travers de petits articles à retrouver sur notre site internet !
Coralie, Juliette, Marine et Ronan